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P​é​lieu

by lufdbf

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1.
Litanie de muraille. Crasse. Tristesse. Bidonvilles. Mobiles Homes. Derrière les vitres teintées de la limo on contemple ces marécages de merde - dernières minutes retournées comme des mitaines, tombola du hasard - iris sauvages à l'horizon, épaves muettes, ombres décousues, larmes mortes au monde. Une goutte de gin. Brume épaisse. Brouillard glacé sur les hauteurs. Vers midi le soleil s'évade. Nous survolons ces montagnes de pourritures en hélico. Les nouveaux esclaves produisent, consomment et chient. "Economie solide", prospérité-Prozac. Forçats adipeux trop bien nourris, siglés, ciblés, clonés, pixellisés, gesticulant sous les écrans géants. J'en fais partie. Arrêt-buffet. Terminus. "Resto New Age", macro-baba. Chez Baba Candy Ass, soupe de karma, ragoût de sutra, sandwiches d'images télévisées, bouillon d'onze heures pasteurisé, pisse de yak, hippycunt braisé, cresson tibétain, pain béni, ragnagnas sur canapé, Kosher Nostra, tout ça offert par la Maison Saint Esprit. Bad Street USA. Héro, superspeed, crack - plaines asphaltées, tarmacs d'enfer - les oies des neiges annoncent l'hiver - les Indiens disent que toutes les forêts vont s'évanouir. Mean Street USA, dope, rues vides, laides, abjecte pauvreté, junkies malades, jeunes gangstas schizos, monde de maladie & de mort, de haine & de terreur, Satan-scorpion aux ailes d'or. Nègres catatoniques. Visages gris-cendre. Les voleurs de temps complotent sur la colline des Suicidés. Le temps ? Encore un truc qu'on a inventé pour faire pleurer l'bon Dieu - tourbillon de l'enfer & de la vie - et moi, là, ne touchant pas une bille, avec mes cartes postales, au dessus d'une prairie couverte de fleurs blanches, enregistrant les bruits de la nuit sur une mer de flammes. La peau de l'ombre craque. La bouche d'ombre vomit un peu de silence. Le ciel ratatiné comme une vieille prune. Et moi résident abonné toujours absent, accompagnant les spectres aimables de l'enfance. Lampadaires grimaçants. Encre violette. Etoiles filantes. Le temps est au chagrin...
2.
Que dire 05:08
Que dire un poème n'est jamais fini Que dire d'une avalanche d'événements Que dire de l'envers de l'endroit du réel Que dire face aux arbrisseaux couverts de neige Que dire aux baies rouges enrobées de glace Que dire quand le vent du nord souffle par rafales Que dire aux moineaux qui attendent en rangs serrés Que dire aux flocons qui virevoltent dans l'air dur Que dire à l'araignée des maisons qui tisse sa toile Que dire captant les râles de ceux qui ont faim froid & peur Que dire quand des lueurs jaillissent du miroir vide Que dire dans la jungle de béton de néon de verre & d'acier Que dire quand tout a été su et désappris Que dire aux 3 premières minutes de l'Univers Que dire c'est l'oeuvre & la vie des étoiles Que dire ébloui par le lourd fracas des vagues Que dire à l'homme qui va mourir embaumé suffocant Que dire aux victimes des violences de l'espace & du temps Que dire...
3.
Télé couleur - le speaker trop maquillé dévide un flot de paroles niaises - haine, mépris, mensonge, propagande, publicité, poison, convoitise, baratin religieux, avarice, marchandise-sexe, spectacle, violence, le rêve illimité made in U.S.A - village global infecté par les atomes sociaux, irradié de bêtise et de mort. Je cherche la clé de ce puzzle. Je cherche la Voie, la Paix, ces ponts d'instantanéité et d'éternité - je cherche ce qui est le Bouddha, l'Anar Souriant du non-faire. Echo-vision au-dessus du ciel chargé d'étoiles.
4.
25 miliards d'années, la vie d'une étoile. La neige caresse les nuages aux cinq couleurs. 25 milliards d'années, le temps s'écoule, l'espace se dilate, l'énergie devient matière. 25 milliards d'années et 73 secondes - sur l'écran tout est vide, 7 astronautes ont cessé de vivre. 25 milliards d'années au-delà de quoi rien n'existe. coeur et intelligence nous suivent en tous lieux. 25 milliards d'années pour décrire le génie, la misère et l'insignifiance de chacun. 25 milliards d'années pour guider les vagues lointaines en pilotant de nouvelles lunes. 25 milliards d'années plus de frontières, les échos de la vie voyagent à pas de loup. 25 milliards d'années et 3 minutes de création, tout s'éteint pour traduire l'impossible. 25 milliards d'années pour entendre la flûte de jade entre les roues d'arc-en-ciel, 1 minute de silence, 7 chamans disparaissent dans la rivière du ciel.
5.
Assis dans la cuisine sur la table melons poires pêches cornichons pain de seigle deux heures moins le quart fromages et vin le temps déborde je pense à tout à rien image dans l'image singulière plurielle alors perdre son temps prendre son temps c'est ainsi que je l'entends Une pile de lettres et de magazines alors tout recommencer, renaître avec le babil des lacs et des rivières loin de tout (invisible soudain l'après-midi) Le temps déborde
6.
La couleur soulève les montagnes, déplace les océans, remue les cieux. La couleur sur le verglas noir bénit le passager de pluie, rebâtit le paysage, débris calcinés d’une époque qui n’a pas existé, la couleur s’étend sur chaque ville, charriant cris & rires, aspergeant tout, puis s’en retourne aux yeux de tous dans le lit défait du ciel. Les romans-photos grouillent de pensées sombres & cruelles. Le lac gelé sait que la lumière possède une ombre. Une grêle d’or tombe avant la fin du jour. Une masse blanche de musique se perd derrière l’horizon non sans raison. L’écume de mer mouchetée de fiction nous dit qu’il ne reste que des mots, des nuages d’encre, des kilomètres de bandes magnétiques, rien que des mots où brillent mille figures, mille images donnant sur la lumière crue. Jonquilles & fougères, cartes-postales & photos à perte de vue, ormes, hêtres, noyers, érables, peupliers, buis, houx, platanes, sapins, chênes, saules, et l’ombre repue des bruits de la rue traverse le ciel clouté d’étoiles de mer. Smog opaque. Essaim de figures noires collées sur l’asphalte. Villes paralysées dans le flou, et des gens qui attendent, quelqu’un, quelque chose, n’importe quoi, des gens agités de tics, malades, dans les vapes. Faubourgs & banlieues se dissolvant dans le brouillard rugueux. Douleur sournoise, métallique, le froid noir entre dans les corps des junkies & des poivrots grelottant contre les palissades éventrées, au bord des terrains vagues, au bout de la nuit. Les voitures de patrouille ne s’arrêtent même plus. Feux de position & gyro-phares trouant le brouillard jaune. La Banque du Cerveau infestée d’informations explose, j’enregistre dans la nuit glacée, derrière l’écran. J’aime rire, boire, manger, fumer, planer, j’aime me faire peur dans le taillis de nerfs, défaire le vide, étayer la lumière blonde. Le silence & la noirceur nourris d’asphalte & de drogue masquent les gens qui attendent au coin de la rue. Partir alors, se fixer dans une zone où il ne se passe rien, où les gens vont et viennent comme si de rien n’était, parce qu’ils n’ont pas trop souffert. Il y a des gens qui ne savent pas d’où ils viennent, parce que attendre c’est loin. Le temps lourd gris pris dans les Sargasses du demi-sommeil, les fleurs sauvages éclatent en sanglots. Par temps de pluie, sur un lit d’iris & de violettes je m’endors dans la prison du jour que le gel fend. Il n’y a plus d’énigme. Les pierres noires & blanches roulent à tombeau ouvert dans l’écarlate. L’arc-en-ciel éclaboussé de fumée, d’eau & de vent, se jette par la fenêtre. Les plumes vertes des sapins parfument l’air froid, la neige tombe amoureuse des flammes. Il n’y a pas de témoins innocents, les mondes changent, la poésie aussi entre ces murs de bois, de pierre & d’eau, le temps efface la douleur, le chagrin, et brûle les morts. La poésie naît dans cette forêt de battements de cœur, et soutient le rythme de la planète souillée de beauté & de désespoir, voisine du ciel. Mais rien ne va plus, les mauvaises augures poussées par le vent s’entassent sur la plage, et décrivent un monde froid, glacé, plus lourd que l’air. Être une vague. Nous avons bien entendu, et nous savons où nous entraînent les regards des filles & des fleurs ouvertes, nous avons bien entendu, nous avons vu les arbres plonger dans l’eau. Les étoiles se cherchent des yeux dans le ciel écorché par les odeurs d’hier, affamées de couleur. Les nains & les ratés me cherchent des poux dans la tête. Ils en seront pour leurs frais, le silence regarde les couleurs pleurer. La fumée & ses larmes de cristal s’allongent sur les décombres, repeuplent le monde. Le retour de l’indigo nous rend au vent du large, et nous parlons Roc & Eau, Os & Sang, nous parlons à tire d’ailes et nos regards se brisent. La nuit se déploie. Fatigue immense comme le ciel, kilomètres de grimaces empêtrés dans le linge des fantômes, des histoires à dormir debout, gémissant sous le marteau des mots. Sur la corde raide des mecs se défoncent avec du corail noir. Échappé d’un rêve après avoir fumé sur l’herbe crucifiée par les larmes gelées. Le vent prend d’assaut les rues, s’engouffre dans un brasier de veines, larmes acides rongeant le temps, rongeant la vie, le temps s’enfuit, l’amour s’ensuit, être une vague qui se brise, tout est réel, splendide, dur, vrai, c’est pourquoi il fait si froid.

credits

released June 23, 2014

Lufdbf : Thierry Lorée & Fred Debief
Textes : Claude Pélieu
In memory of Claude Pélieu
With many thanks and love to Pam Plymell & Lu Pélieu
www.beachpelieuart.com
www.facebook.com/lu.pelieu

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