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1. |
Soupe de lézard
03:58
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Litanie de muraille.
Crasse. Tristesse. Bidonvilles. Mobiles Homes.
Derrière les vitres teintées de la limo on contemple ces marécages de merde - dernières minutes retournées comme des mitaines, tombola du hasard - iris sauvages à l'horizon, épaves muettes, ombres décousues, larmes mortes au monde.
Une goutte de gin.
Brume épaisse. Brouillard glacé sur les hauteurs.
Vers midi le soleil s'évade.
Nous survolons ces montagnes de pourritures en hélico.
Les nouveaux esclaves produisent, consomment et chient.
"Economie solide", prospérité-Prozac. Forçats adipeux trop bien nourris, siglés, ciblés, clonés, pixellisés, gesticulant sous les écrans géants. J'en fais partie.
Arrêt-buffet. Terminus. "Resto New Age", macro-baba.
Chez Baba Candy Ass, soupe de karma, ragoût de sutra, sandwiches d'images télévisées, bouillon d'onze heures pasteurisé, pisse de yak, hippycunt braisé, cresson tibétain, pain béni, ragnagnas sur canapé, Kosher Nostra, tout ça offert par la Maison Saint Esprit.
Bad Street USA.
Héro, superspeed, crack - plaines asphaltées, tarmacs d'enfer - les oies des neiges annoncent l'hiver - les Indiens disent que toutes les forêts vont s'évanouir.
Mean Street USA, dope, rues vides, laides, abjecte pauvreté, junkies malades, jeunes gangstas schizos, monde de maladie & de mort, de haine & de terreur, Satan-scorpion aux ailes d'or.
Nègres catatoniques. Visages gris-cendre.
Les voleurs de temps complotent sur la colline des Suicidés.
Le temps ?
Encore un truc qu'on a inventé pour faire pleurer l'bon Dieu - tourbillon de l'enfer & de la vie - et moi, là, ne touchant pas une bille, avec mes cartes postales, au dessus d'une prairie couverte de fleurs blanches, enregistrant les bruits de la nuit sur une mer de flammes.
La peau de l'ombre craque.
La bouche d'ombre vomit un peu de silence.
Le ciel ratatiné comme une vieille prune.
Et moi résident abonné toujours absent, accompagnant les spectres aimables de l'enfance.
Lampadaires grimaçants.
Encre violette.
Etoiles filantes.
Le temps est au chagrin...
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2. |
Que dire
05:08
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Que dire un poème n'est jamais fini
Que dire d'une avalanche d'événements
Que dire de l'envers de l'endroit du réel
Que dire face aux arbrisseaux couverts de neige
Que dire aux baies rouges enrobées de glace
Que dire quand le vent du nord souffle par rafales
Que dire aux moineaux qui attendent en rangs serrés
Que dire aux flocons qui virevoltent dans l'air dur
Que dire à l'araignée des maisons qui tisse sa toile
Que dire captant les râles de ceux qui ont faim froid & peur
Que dire quand des lueurs jaillissent du miroir vide
Que dire dans la jungle de béton de néon de verre & d'acier
Que dire quand tout a été su et désappris
Que dire aux 3 premières minutes de l'Univers
Que dire c'est l'oeuvre & la vie des étoiles
Que dire ébloui par le lourd fracas des vagues
Que dire à l'homme qui va mourir embaumé suffocant
Que dire aux victimes des violences de l'espace & du temps
Que dire...
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3. |
Poèmes éparpillés
02:43
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Télé couleur - le speaker
trop maquillé dévide un flot
de paroles niaises - haine,
mépris, mensonge, propagande,
publicité, poison, convoitise,
baratin religieux, avarice,
marchandise-sexe, spectacle,
violence, le rêve illimité
made in U.S.A - village global
infecté par les atomes sociaux,
irradié de bêtise et de mort.
Je cherche la clé de ce puzzle.
Je cherche la Voie, la Paix,
ces ponts d'instantanéité
et d'éternité - je cherche
ce qui est le Bouddha,
l'Anar Souriant du non-faire.
Echo-vision au-dessus
du ciel chargé d'étoiles.
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4. |
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25 miliards d'années,
la vie d'une étoile.
La neige caresse
les nuages aux cinq couleurs.
25 milliards d'années,
le temps s'écoule, l'espace
se dilate, l'énergie devient matière.
25 milliards d'années
et 73 secondes - sur l'écran
tout est vide, 7 astronautes
ont cessé de vivre.
25 milliards d'années
au-delà de quoi rien n'existe.
coeur et intelligence
nous suivent en tous lieux.
25 milliards d'années
pour décrire le génie, la misère
et l'insignifiance de chacun.
25 milliards d'années
pour guider les vagues lointaines
en pilotant de nouvelles lunes.
25 milliards d'années
plus de frontières, les échos de la vie
voyagent à pas de loup.
25 milliards d'années
et 3 minutes de création,
tout s'éteint pour traduire l'impossible.
25 milliards d'années pour entendre
la flûte de jade entre les roues
d'arc-en-ciel, 1 minute de silence,
7 chamans disparaissent dans la rivière du ciel.
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5. |
Le temps déborde
01:12
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Assis dans la cuisine
sur la table melons poires pêches
cornichons pain de seigle
deux heures moins le quart
fromages et vin
le temps déborde
je pense à tout à rien
image dans l'image
singulière plurielle
alors perdre son temps
prendre son temps
c'est ainsi que je l'entends
Une pile de lettres et de magazines
alors tout recommencer, renaître
avec le babil des lacs et des rivières
loin de tout (invisible soudain l'après-midi)
Le temps déborde
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6. |
Indigo Express
11:50
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La couleur soulève
les montagnes, déplace
les océans, remue
les cieux.
La couleur sur le verglas
noir bénit le passager
de pluie, rebâtit
le paysage, débris calcinés
d’une époque qui n’a pas
existé, la couleur s’étend
sur chaque ville,
charriant cris & rires,
aspergeant tout, puis
s’en retourne aux yeux de tous
dans le lit
défait du ciel.
Les romans-photos
grouillent de pensées
sombres & cruelles.
Le lac gelé sait
que la lumière
possède une ombre.
Une grêle d’or tombe
avant la fin du jour.
Une masse blanche
de musique se perd
derrière l’horizon
non sans raison.
L’écume de mer
mouchetée de fiction
nous dit qu’il ne reste
que des mots, des nuages
d’encre, des kilomètres
de bandes magnétiques,
rien que des mots
où brillent mille figures,
mille images donnant
sur la lumière crue.
Jonquilles & fougères,
cartes-postales & photos
à perte de vue, ormes, hêtres,
noyers, érables, peupliers,
buis, houx, platanes, sapins,
chênes, saules, et l’ombre
repue des bruits de la rue
traverse le ciel clouté
d’étoiles de mer.
Smog opaque. Essaim
de figures noires
collées sur l’asphalte.
Villes paralysées
dans le flou, et des gens
qui attendent, quelqu’un,
quelque chose, n’importe quoi,
des gens agités de tics,
malades, dans les vapes.
Faubourgs & banlieues
se dissolvant
dans le brouillard rugueux.
Douleur sournoise, métallique,
le froid noir entre
dans les corps des junkies
& des poivrots grelottant
contre les palissades
éventrées, au bord
des terrains vagues,
au bout de la nuit.
Les voitures de patrouille
ne s’arrêtent même plus.
Feux de position
& gyro-phares trouant
le brouillard jaune.
La Banque du Cerveau
infestée d’informations
explose, j’enregistre
dans la nuit glacée,
derrière l’écran.
J’aime rire, boire,
manger, fumer, planer,
j’aime me faire peur
dans le taillis de nerfs,
défaire le vide, étayer
la lumière blonde.
Le silence & la noirceur
nourris d’asphalte
& de drogue masquent
les gens qui attendent
au coin de la rue.
Partir alors, se fixer
dans une zone
où il ne se passe rien,
où les gens vont et viennent
comme si de rien n’était,
parce qu’ils n’ont pas
trop souffert.
Il y a des gens
qui ne savent pas
d’où ils viennent,
parce que attendre
c’est loin.
Le temps lourd gris
pris dans les Sargasses
du demi-sommeil,
les fleurs sauvages
éclatent en sanglots.
Par temps de pluie,
sur un lit d’iris
& de violettes je m’endors
dans la prison du jour
que le gel fend.
Il n’y a plus d’énigme.
Les pierres noires
& blanches roulent
à tombeau ouvert
dans l’écarlate.
L’arc-en-ciel
éclaboussé de fumée,
d’eau & de vent,
se jette par la fenêtre.
Les plumes vertes
des sapins parfument
l’air froid, la neige
tombe amoureuse
des flammes.
Il n’y a pas de témoins
innocents, les mondes
changent, la poésie
aussi entre ces murs
de bois, de pierre
& d’eau, le temps
efface la douleur,
le chagrin, et brûle
les morts.
La poésie naît
dans cette forêt
de battements de cœur,
et soutient le rythme
de la planète souillée
de beauté & de désespoir,
voisine du ciel.
Mais rien ne va plus,
les mauvaises augures
poussées par le vent
s’entassent sur la plage,
et décrivent un monde
froid, glacé, plus lourd
que l’air.
Être une vague.
Nous avons bien entendu,
et nous savons où
nous entraînent les regards
des filles & des fleurs
ouvertes, nous avons bien
entendu, nous avons vu
les arbres plonger dans l’eau.
Les étoiles se cherchent
des yeux dans le ciel
écorché par les odeurs
d’hier, affamées de couleur.
Les nains & les ratés
me cherchent des poux
dans la tête. Ils en seront
pour leurs frais, le silence
regarde les couleurs pleurer.
La fumée & ses larmes
de cristal s’allongent
sur les décombres,
repeuplent le monde.
Le retour de l’indigo
nous rend au vent
du large, et nous parlons
Roc & Eau, Os & Sang,
nous parlons à tire d’ailes
et nos regards se brisent.
La nuit se déploie.
Fatigue immense
comme le ciel,
kilomètres de grimaces
empêtrés dans le linge
des fantômes, des histoires
à dormir debout, gémissant
sous le marteau des mots.
Sur la corde raide
des mecs se défoncent
avec du corail noir.
Échappé d’un rêve
après avoir fumé
sur l’herbe crucifiée
par les larmes gelées.
Le vent prend d’assaut
les rues, s’engouffre
dans un brasier de veines,
larmes acides rongeant
le temps, rongeant la vie,
le temps s’enfuit,
l’amour s’ensuit,
être une vague
qui se brise,
tout est réel,
splendide, dur, vrai,
c’est pourquoi
il fait si froid.
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lufdbf Besançon, France
"un univers profondément singulier, à la fois sensuel et cérébral, charnel et abstrait, érudit et instinctif, électrique et délicat" IRM
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