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by lufdbf

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1.
Tous les chemins vont vers la ville. Du fond des brumes, Avec tous ses étages en voyage Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d'un rêve, elle s'exhume. Là-bas, Ce sont des ponts musclés de fer, Lancés, par bonds, à travers l'air ; Ce sont des blocs et des colonnes Que décorent Sphinx et Gorgones ; Ce sont des tours sur des faubourgs ; Ce sont des millions de toits Dressant au ciel leurs angles droits : C'est la ville tentaculaire, Debout, Au bout des plaines et des domaines. Des clartés rouges Qui bougent Sur des poteaux et des grands mâts, Même à midi, brûlent encor Comme des oeufs de pourpre et d'or ; Le haut soleil ne se voit pas : Bouche de lumière, fermée Par le charbon et la fumée. Un fleuve de naphte et de poix Bat les môles de pierre et les pontons de bois ; Les sifflets crus des navires qui passent Hurlent de peur dans le brouillard ; Un fanal vert est leur regard Vers l'océan et les espaces. Des quais sonnent aux chocs de lourds fourgons ; Des tombereaux grincent comme des gonds ; Des balances de fer font choir des cubes d'ombre Et les glissent soudain en des sous-sols de feu ; Des ponts s'ouvrant par le milieu, Entre les mâts touffus dressent des gibets sombres Et des lettres de cuivre inscrivent l'univers, Immensément, par à travers Les toits, les corniches et les murailles, Face à face, comme en bataille. Et tout là-bas, passent chevaux et roues, Filent les trains, vole l'effort, Jusqu'aux gares, dressant, telles des proues Immobiles, de mille en mille, un fronton d'or. Des rails ramifiés y descendent sous terre Comme en des puits et des cratères Pour reparaître au loin en réseaux clairs d'éclairs Dans le vacarme et la poussière. C'est la ville tentaculaire. La rue - et ses remous comme des câbles Noués autour des monuments - Fuit et revient en longs enlacements ; Et ses foules inextricables, Les mains folles, les pas fiévreux, La haine aux yeux, Happent des dents le temps qui les devance. A l'aube, au soir, la nuit, Dans le tumulte et la querelle ou dans l'ennui Elles jettent vers le hasard l'âpre semence De leur labeur que l'heure emporte. Et les comptoirs mornes et noirs Et les bureaux louches et faux Et les banques battent des portes Aux coups de vent de leur démence. Dehors, une lumière ouatée, Trouble et rouge, comme un haillon qui brûle, De réverbère en réverbère se recule... Émile Verhaeren (1855-1916)
2.
J'ai du flouze plein les fouilles, le pognon dégueule de mes pognes, je lâche du cash comme bon me semble… Le noeud coulant au cou je coule des jours paisibles… Payable d'avance le temps defile sur un tapis d'argent, de lapis et d'azur. J'achète le ciel quand ça me chante et je loue le soleil à l'année… J'en mets un peu dans toutes mes nuits car je ne suis que là où je brille le plus… Dans la société des inclus j'ai un abonnement à vie… Mécène des plus infâmes pour divertir les pires… Les véhicules m'importent peu pour m'exporter, je n'ai qu'à claquer des doigts, hêler le quidam qui me mènera où le souhaitent mes pas. Éclipse-toi de là si ta bobine ne me revient pas, ou je t'arracherai les fils un à un jusqu'à ce que tu ne sois plus qu'une ombre dans le caniveau, un vague reflet d'écume et de sang… T'inquiète pas, mes doigts ne s'embarrasseront pas de tes empreintes dégradantes, ni mon costard de tes vomissures… D’autres s'en chargeront pour moi… Je garde toujours mes basques plus brillantes que le plus fin des schlass, affuté aux plus beaux émaux… l'essentiel est dans les shoes, je les garde pour des postérieurs honteux mais propres… Je signerai juste en te crachant à la gueule un mollard qui vaut son pesant de dollars…

credits

released April 25, 2014

Lufdbf (Thierry Lorée/Fred Debief)
La ville tentaculaire : texte d'Émile Verhaeren "La ville"

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lufdbf Besançon, France

"un univers profondément singulier, à la fois sensuel et cérébral, charnel et abstrait, érudit et instinctif, électrique et délicat" IRM

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